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Mel autour du monde
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27 mars 2019

P.

J'ai toujours eu une pensée particulière pour ceux qui ont partagé un moment de ma vie. Même ceux qui ne sont pas restés longtemps. Même ceux qui ont refait leur vie. Même ceux qui ne veulent plus me parler parce que je leur ai fait mal. Malgré tout, il m'arrive de penser à eux. 

J'étais en terminale avec lui. C'était mon voisin de classe. On a papoté toute l'année, planqués au fond de la classe la plupart du temps. Nos deux places étaient presque "réservées", comme certains autres, on se mettait tous les deux à côté, et le plus souvent sur une table de deux, pour ne pas être dérangés. On traînait avec trois autres, deux garçons (Yann et Vincent) et une fille, Marie. On a fait des soirées chez les uns ou chez les autres, Marie avait son appartement, on avait fait des soirées un peu arrosées, en semaine, alors qu'on avait cours le lendemain. De bons souvenirs. De très bons souvenirs, même. Et puis, il s'est mis à m'écrire des petits mots dans mon cahier, à me donner un petit surnom, à m'écrire qu'il m'aimait avec des petits coeurs. Ca devait être l'époque de la sortie de la chanson de Lara Fabian, "Tout". Et un jour il me chante "Tout, tout, tout commence entre nous, tout...."

Le soir des résultats du bac, on fête ça tous les 5, forcément. C'était aussi le jour de son anniversaire. C'était chez mes parents, qui étaient partis fêter les 50 ans de Mister Wire. Ils m'avaient laissé la maison. Les autres avaient bien deviné ce que P. voulait. On est sortis ensemble ce soir là. Je passe sur ses galères de voiture, où ma mère a dû le ramener chez lui, bref.

J'ai oublié de préciser que juste avant ça, je venais de postuler pour bosser dans un centre de loisirs, celui où j'avais validé mon stage BAFA à Pâques, et que j'avais participé à quelques réunions. Je connaissais quelques habitués, dont un, Fred, qui passait du statut de "ado" du centre de loisirs de 17 ans à "animateur" dans le même temps. Avec qui j'avais discuté, avec qui j'avais pris un pot, qui m'avait demandé si j'étais célibataire, et j'avais dit oui. Une semaine après ce pot, je le revois, il me dit que je lui plais, et je lui réponds que je ne suis pas célibataire. Et lui "Ben je t'ai demandé la semaine dernière ???" _ " oui, exact, la semaine dernière c'était le cas, mais là, non.... " En le raccompagnant chez lui, il me dit que je lui plais vraiment beaucoup. Et finalement, je me laisse tenter et sors avec lui. 

Je n'avais pas eu de nouvelles de P., à l'époque, il n'y avait pas de portable, lui bossait aussi et on n'a pas pu s'appeler.

Comme je voyais Fred tous les jours et qu'il n'habitait pas très loin de là où on bossait, il m'arrivait d'aller le chercher chez lui ou de le raccompagner après. Main dans la main. Jusqu'à ce que je croise.... Yann. Qui n'a jamais supporté que je "trahisse" P. Je reconnais, je n'aurais pas dû, et depuis le temps, je m'en veux encore. Quand P. m'a rappelé (même pas une semaine après qu'on soit sortis ensemble), je lui ai dit au téléphone que j'étais avec un autre. Ce qu'il n'a pas apprécié (et je le comprends). Je sais que je lui ai fait beaucoup de mal. Je l'ai revu ensuite, un peu. De loin en loin. Je me souviens être allé le voir avec mister Mytho, plusieurs annéees après donc. Mister Mytho n'avait pas aimé son regard, d'ailleurs.

On s'est recontactés sur FB il y a quelques années, quand j'ai créé mon compte. Je suivais les nouvelles de loin en loin. Puis je l'ai revu quand j'ai été à Paris en novembre. J'avais l'impression que rien ne s'était passé, on avait 20 ans de plus, mais on a passé une soirée très sympa. A la question "et les amours ?", j'ai répondu franchement. Et c'est là qu'il m'a dit qu'il avait failli se marier, et que finalement, ils avaient rompu juste deux semaines avant le mariage. J'ai pensé "oups..... " en espérant qu'il ne m'en voulait plus pour ce que je lui avais fait quand on était jeunes. J'ai pensé que l'eau avait coulé sous les ponts et que ma jeunessse pouvait expliquer un peu (sans pour autant excuser), mais j'aurais peut être mieux fait de lui dire. 

C'est lui qui en janvier m'a dit "je viens avec toi !" quand j'ai parlé de mon projet d'Amérique du Sud. J'ai tout de suite pensé qu'il envisageait de se rapprocher à nouveau de moi. Il termine ses sms par "je t'embrasse"...

En février on échange quelques messages, notamment un soir où il n'arrive pas à dormir, et me dit ensuite "merci pour tout". Je réponds que je n'ai rien fait, il me dit "si, tu es toujours là dans les moments difficiles". Il me le dit à plusieurs reprises d'ailleurs.

Début mars, il vient dans la ville de notre enfance, je lui propose un pot. Il annule au dernier moment suite à un décès d'un de ses copains d'enfance. Je propose de reporter au lendemain, il dit oui et en fait, ne donne pas de nouvelles. Je reçois quelques messages après, il est encore en arrêt, il râle parce qu'il a expliqué 10 fois à des médecins différents en quelques jours, et il en a marre. Déjà quand il parlait de ses arrêts prolongés, sans répondre à la question "que t'arrive t il ?" alors que moi aussi j'étais en arrêt pour mon dos, en attente de l'opération, déjà, je m'étais posée quelques questions. Un jour il finit par me dire au téléphone qu'il a été hospitalisé quelques jours (dans la ville de nos parents). Je ne demande rien de plus. Il partage tout et n'importe quoi sur FB, des infos sur la ville où il habite, sur son lieu de travail, sur la région où il a vécu plusieurs années et qu'il regrette, sur la ville de nos parents, sur un  fait divers, sur l'éducation des gamins (il n'en a pas), il se dit interessé par des événements auxquels il ne peut pas être, c'est un peu bizarre....

Il prend de mes nouvelles suite à mon opération, me dit que son arrêt est prolongé jusqu'à mi avril, et là je suis cash. "Bon, qu'est ce qui t'arrives ? Burn out ? Dépression ?" (j'ai hésité à ajouter : "addictions") Cette fois ci il me répond "Dépression". Puis "navré de ne pas t'en avoir parlé avant". J'essaie de le rassurer. Pourtant, intérieurement, ça fait plusieurs fois que j'avais ce pressentiment qui montait. Et que j'ai pensé "fuis, Mel !" Il me dit que ce n'est pas sa première. Que déjà il y a deux ans, il en avait fait une.

Par moments je me dis qu'il vaut mieux que je n'aie rien prévu en Amérique du Sud avec lui. Comme quoi, en 20 ans, il peut se passer des choses, on ne connait plus les gens si on ne les a pas fréquentés régulièrement. Et puis par moments je me dis que c'était un bon pote. Et puis après je repense à jp et sa dépression (dans mon souvenir il n'en a fait qu'une, mais je ne sais plus trop).

Je ne veux pas reproduire le schéma. Je me connais. 

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Commentaires
M
Je vais tâcher de lui écrire. Je me dis que les deux échecs amoureux dont j'ai connaissance (Moi qui était la première fille qu'il embrassait et celle qui a failli devenir sa femme), ça ne peut pas aider vu qu'il me parlait de son célibat à bientôt 40 ans avec un peu d'amertume... Je ne voudrais pas que ça empire les choses pour lui.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui bientôt le droit de m'asseoir. Je m'habituerai presque à ma condition.... !<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous Mag :-)
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M
Eh bah... J'ai eu peur à un moment que tu nous annonces une fin plus tragique (quand tu nous dis que tu aurais dû lui parler de cette "trahison" pour laquelle tu t'en voulais) ; en effet j'aurais tendance à te dire "protège-toi"....<br /> <br /> Tu peux l'aider bien sûr, mais peut-être garder tes distances pour éviter de trop t'attacher...pas simple...<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous bisous ! Bientôt le droit de t'asseoir héhé ;-)
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