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Mel autour du monde
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30 septembre 2016

A pied

Je vais bosser à pied tous les jours. Je me déplace beaucoup à pied, j'habite vraiment tout près du centre ville, et j'aime marcher. Je prends donc très régulièrement des passages piétons, quinze ou vingt fois par jour, et comme très souvent, les voitures me laissent passer (ou pas). Je fais un signe de la main en remerciement 95 fois sur 100. Ce matin, je n'ai pas remercié. Je ne sais pas pourquoi. J'ai eu le droit de me faire halpaguer par un "quand on est poli, on dit merci". Je me souviens d'une fois précédente, où, encore une fois alors que je traversais sur un passage piéton, on m'a crié "ouais c'est ça, salope, dis pas merci" Pourtant, je ne pense vraiment pas être une piétonne chiante qui traverse n'importe où. C'était à chaque fois sur un passage piéton, et avec un feu vert pour moi.

Il m'arrive, quand je suis dans ma voiture, de laisser passer des piétons ou des vélos ou des voitures. Je n'ai pas toujours de merci. Certes, parfois je me dis à moi-même (ou peut-être tout fort dans l'habitacle de ma voiture, sur fond de musique rock à volume élevé "dis pas merci surtout" mais je ne l'ai certainement jamais fait fenêtre ouverte de sorte que l'autre m'entende).

Il faut croire que je suis extrêmement tolérante, à ne pas réclamer un merci à chaque fois.

Ce matin, pour la première fois, j'ai pensé à tout ce qu'on appelle le harcèlement de rue.

Ce matin, j'ai fait un rapprochement que je déteste faire, et qui va laisser croire quelquechose qui est totalement contraire à ce que je suis : ceux qui m'ont fait la remarque étaient des rebeus, entre 25 et 35 ans je dirai.

Deviendrai-je intolérante ?

 

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Commentaires
M
Moi aussi j'aime voir mes élèves de toutes les origines....sauf ceux qui nous font sérieusement ch....et y a pas à dire...Dans 90% des cas, il s'agit d'un jeune d'origine africaine...
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M
Et dire que pendant plusieurs années j'ai bossé dans un lycée où la mixité sociale était énorme, où il m'aurait fallu des cours d'arabe pour prononcer correctement les prénoms de mes élèves, où le nombre de "blancs" dans une classe se comptait sur la moitié des doigts d'une main, où des élèves turques me disaient "madame, vous connaissez mieux mon pays que nous !!", où le jour de l'aïd, il manquait les trois quarts de la classe, mais qu'ils venaient toujours prévenir de leur absence ce jour-là, où j'ai eu des rdv avec des grandes soeurs ou grands frères parce que les parents ne parlaient pas français....<br /> <br /> Maintenant je suis dans un lycée qui n'a rien à voir, quand je vois un black ou un beur dans la cour, je suis contente, parce que ça introduit de la mixité, de la diversité. J'aime cette mixité, ce melting pot<br /> <br /> Et quand on me balance ça<br /> <br /> Je me dis merde.<br /> <br /> Et ça me rappelle un très très mauvais souvenir.
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M
Oui c'est exactement ça...<br /> <br /> Et au collège c'est pareil...
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M
dois-je comprendre que toi aussi tu t'interdis de le penser, mais que, il faut le reconnaître, ce sont les seuls à se faire remarquer (négativement) ?
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M
J'ai un pb avec ce que tu dis........<br /> <br /> J'ai pensé la même chose il y a qques jours :-(<br /> <br /> <br /> <br /> Bises.
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