Réflexion
C'est qu'elle me fait réfléchir, celle qui m'a envoyé ce matin : "T'es sûre qu'il n'y a que cela qui ne pas ?" J'ai répondu "A quoi penses-tu ?" et elle m'a dit "Rien de précis, sinon je te poserai une question plus explicite mais je constate que tu ne réponds pas que tout va bien."
J'ai essayé de faire le tour. L'inventaire.
Au boulot, aucun problème. Aucun accrochage avec un élève ou un parent. Rien. Seulement beaucoup de boulot, parce que je me suis mis plein d'heures sup sur le dos (et ça, je sais que l'an prochain, je ne referai pas. Et ma décision est prise.) L'année dernière, j'ai fait des semaines à 25h de cours, mais c'était ponctuel, j'avais 21h de cours toute l'année (et déjà c'était pas mal), là, je suis à 22 ou 23 toute l'année, parfois 25. Et promis, l'an prochain, c'est stop ! Mais vraiment aucun souci ni avec ma hiérarchie (je venais d'avoir connaissance de ma note administrative super bien), ni avec mes élèves (aucun accrochage, ou semblant d'accrochage), ni avec des parents, ni rien. Vraiment aucune ombre au tableau, même en fouillant bien.
Côté famille, tout va bien aussi. J'ai mes parents au téléphone tous les jours ou tous les deux jours, parce que je leur demande parfois s'il faut que je reprenne le boulot, si c'est juste une impression que ça ne va pas trop, ou si c'est plus raisonnable de ne pas y aller. Ce matin quand je leur ai dit que j'avais à nouveau 15 jours d'arrêt (pour pouvoir être remplacée), ma mère m'a répondu : "C'est bien, comme ça tu seras fixée sur ton problème de voix et tu seras en repos maximum". Et pourtant ma mère est plutôt du genre à ne pas demander d'arrêt maladie même quand elle en a vraiment besoin (genre juste après l'accident de voiture). Bref. J'ai à un moment culpabilisé de faire ma "chochotte" à ne pas vouloir aller bosser parce que je veux être sûre que ma voix redevienne normale. J'ai encore 30 ans de boulot à m'en servir, je ne veux pas la bousiller maintenant. C'est précieux pour moi. C'est comme ma clavicule y'a un an et demi. Je préfère avoir un peu trop d'arrêt de travail que pas assez. Ma mère dira, après son opération de l'épaule, qu'elle a repris trop tôt, et que peut être c'est à cause de ça qu'elle ne retrouve pas toute la mobilité.... Pfffffff, on lui avait dit... elle dira aussi, après l'accident (enfin, même, après l'expertise médicale) qu'elle n'aurait pas dû aller bosser et qu'elle aurait dû demander un arrêt. Bon, maintenant, elle est en retraite, mais je pense qu'elle a fait des conneries... Moi, c'est pas le nombre d'arrêts maladie que j'ai par an (le dernier, c'était ma clavicule, y'a un an et demi), alors je prends soin de moi, et de mes "outils" corporels pour travailler sereinement et longtemps. J'aime trop mon métier pour prendre le risque de ne plus pouvoir l'exercer.
Côté amis, ça va. Je n'ai aucune ombre au tableau, vraiment.
Financièrement, tout va bien.
Vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait ne pas aller. Je soupçonne C. de penser à un retour éventuel de jp ou qqch comme ça, qui me ferait douter ou gamberger. Non, rien. Je réalise même que je ne pense plus à lui. Quel bonheur !
Non, vraiment, même si une cause "psychologique" est possible, je ne vois pas laquelle. Mis à part un peu de surmenage (ça, je veux bien l'admettre), je ne vois aucune cause autre qu'une voix qui déraille...