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Mel autour du monde
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15 décembre 2012

Noël

J'ai écrit ce texte il y a presque un an. Il était resté à l'état de brouillon.

Les vacances ont commencé par les visites à l'hôpital pour mon papy. Il a fêté son anniversaire là-bas, mais a eu le droit de sortir pour Noël. Il lit le journal tous les jours, et nous le donne quand il l'a lu. Je le lisais distraitement, le 23 ou 24 décembre, et me disait, à la page nécrologie : "C'est triste de mourir au moment de Noël, les pauvres familles qui perdent un proche à cette époque-là de l'année, ça doit être dur..."

Le 26, le téléphone sonne. Un cousin de mon père, pas vu depuis une quinzaine d'années minimum. Il annonce la mort de son père, le Tonton dont je parlais ce jour-là. Ca fait déjà trois jours qu'il est décédé, personne ne nous a prévenus. Il est enterré le lendemain. Dans l'après-midi, vers 17h, on part le voir au funerarium. Mon père a choisi de prendre la route des bords de Loire, à cette époque de l'année le soleil est en train de décliner, il fait rougeoyer le ciel dans la lumière de l'hiver. Comme a dit ma mère : "Ca aurait été dommage de rater ça !". J'ai regretté de ne pas avoir mon appareil photo quand on est passé par mon endroit préféré, celui où je m'arrête systématiquement quelques minutes à chaque fois que je passe par là, pour regarder l'eau couler, sous le pont. Le ciel était magnifique.

On a vu P., le cousin de mon père, Tatate, sa mère, très contente d'avoir du soutien. En ressortant du funerarium, mon père a retrouvé un cousin pas vu depuis quasiment quarante ans, sa femme me dira, en partant "Bon ben, on se fait la bise, puisqu'on est de la même famille". L'impression d'un décalage...

On a passé la soirée avec Tatate, P., le fils de P. qui a été élevé par ses grands-parents, et doit avoir 22 ou 23 ans, et G., la mère de l'autre petite-fille de Tatate. Elle a perdu son premier compagnon il y a quasiment 26 ans, à une semaine de Noël, c'était mon parrain. Elle a perdu son deuxième compagnon il y a un an, après une vingtaine d'années de vie commune. La vie est parfois cruelle.
Mes parents ont été contents de revoir G. et P., et Tatate, bien sûr. On a ri. On lui a changé les idées. J'entendais la voix du Tonton qui résonnait dans la maison.

Le lendemain, là encore nous étions tous les cinq au funerarium avant la messe. Quand on est arrivés, mon frère m'a glissé à l'oreille : "Tiens, là-bas, c'est notre oncle". En pénétrant dans le funerarium, j'ai vu ma grand-mère qui soutenait sa soeur. Ni l'un ni l'autre n'ont eu un regard pour nous, encore moins un bonjour. Pas d'émotion non plus dans le regard de mon père, qui n'avait pas vu sa mère depuis trente-cinq ans.
Tatate, elle, nous a dit : "Merci d'être venus. Vous êtes TOUS là. Merci d'être TOUS là"
En arrivant à la messe, la musique envahit l'église. Cette chanson que je n'avais pas entendue depuis plusieurs années :

Je n'ai pu retenir les larmes qui coulaient. Non pas à cause de cette grand-mère qui ne savait même pas que le troisième enfant de mon père était une fille. Tonton me manquera...

C'est son petit-fils qui a fait son éloge funèbre. Qui a lu son texte, sans faillir. D'un bout à l'autre. Il a attendu d'avoir fini de lire pour laisser couler ses larmes. Son père, lui, n'en a pas eu la capacité.

A chaque fois que je me surprends en train de sourire, je repense à ce qu'il me disait, au mois d'août : "Ah, toi, t'as toujours le sourire !! Qu'est-ce que t'es souriante ! Non mais c'est vrai, ton sourire est magnifique en plus !"... et je souris de plus belle.

 

Edit : et, en lançant cet épisode des Experts Manhattan, il commence par... cette musique, celle que j'ai recherché tout à l'heure parce qu'elle manquait à mon article... Tonton, si tu m'entends...

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